Coincés entre la bulle et l’eau-de-vie ….
6 décembre 2019

C’est effectivement notre dilemme sur cette fin d’année : le Champagne et l’Armagnac, les deux breuvages festifs étant issus de la culture de la vigne !

Le prestige caractérise ces deux productions, mais cette notion ne se manifeste pas ici de la même manière.

Le Champagne, planétairement connu et consommé, se montre incontournable lors de fêtes familiales, de célébrations d’examens réussis ou autres périodes rituelles. Chaque coupe levée dans ces occasions permet à 1 045 014 bulles de s’échapper et de titiller ensuite nos papilles !

L’Armagnac conserve son statut « paysan » et le revendique même ! Son « prestige » ne concernera donc que les curieux, les initiés ou les belles tables, y compris à l’étranger, et quelques cavistes. Nous compterons donc en milliers et non plus en millions d’amateurs cette production artisanale. Mais cela tombe bien, car elle ne pourrait pas répondre à une demande identique à celle du Champagne.

Mais qu’en est-il, justement, de la production de ces bouteilles de « Prestige » ?

L’environnement champenois est essentiellement industriel, basé sur l’apport en raisins d’un grand nombre de vignerons rémunérés au kilo en fonction de la localisation de leurs vignes. Raisins vendus à de grandes maisons ou marques. La production du « petit vigneron » reste quasiment du domaine du fantasme puisqu’un peu moins de 5% de vignerons assurent leur vinification et la commercialisation de leurs bulles !

L’Armagnac est une affaire de « producteur », qui suit également sa vigne tout au long de l’année et, dans la majorité des cas, collabore avec un intervenant extérieur : le bouilleur de cru. Celui-ci intervient , de chai en chai, pour distiller et permettre ensuite au producteur d’élever son eau-de-vie le temps nécessaire à la révélation de la magie de ses arômes.

Les moments au cours desquels, ces deux nectars s’apprécient se différencient :

Le Champagne se consommait traditionnellement en fin de repas afin de clôturer celui-ci « en beauté » lors d’une fête de famille. Il était souvent plutôt « sec »ou « demi-sec » , proposant une pointe de douceur bienvenue sur le dessert. La mode a changé, et le champagne « brut », voire « extra-brut » est régulièrement apprécié en apéritif et même au cours du repas.

L’Armagnac, quant à lui, est le complice de la fin du repas comme digestif, mais surtout comme incitateur à la discussion entre amis, à la méditation. Il aime provoquer la rencontre éventuelle…avec un cigare !

Enfin, le souvenir du « fond de verre » signant une grande eau-de-vie, lors du débarras tardif d’une tablée de bons vivants dans l’auberge familiale landaise, ayant apprécié de vieux millésimes et laissant ce mélange d’arômes de pruneau, de boisé, de feu de cheminée et de tabac a marqué ma mémoire.

Mais vous pouvez retrouver d’autres rapides anecdotes sur :

https://www.facbook.com/cellier.desdocks/videos/1596881490328963/

Enfin, il n’est pas trop question d’argent entre nous, mais, quand même, qu’en est-il du prix ?

Nous pouvons constater que le Champagne a su positionner son vin en catégorie « Prestige » même s’il est possible de trouver des bouteilles moins onéreuses que les grandes marques internationalement réputées. Car une vague récente et très souvent qualitative, plus abordable gustativement et financièrement, déferle en France : ce sont les différents Crémants (Loire, Alsace, Bourgogne et Limoux) pour les plus réputés, mais également les « Pet Nat » (pétillants naturels) réalisés par d’excellents vignerons laissant s’exprimer ainsi leur créativité.

Le prix de l’Armagnac représente le prix du temps et de la patience nécessaires pour tempérer la fougue gasconne de l’eau (de vie) qui une fois écoulée de l’alambic devra se laisser dompter par la barrique. Ce temps, plus ou moins long, qui permettra ensuite le plaisir de la dégustation a-t-il un prix ? Ou son prix n’est-il pas finalement, raisonnable voire même dérisoire, si on le consomme avec modération ?

Ce qu’il faut aussi retenir de cet article, ce sont 2 dates à noter :

  • Samedi 7 décembre : lancement de notre offre, maintenant habituelle, sur le Champagne Henri Abelé avec une dégustation à la clé !
  • Vendredi 13 décembre, jour porte-bonheur ? La double « master-class » Armagnac animée par Marc Darroze . (Informations et inscriptions au Cellier des Docks, places limitées).

Et pour finir, un petit jeu. À qui attribuez-vous cette citation sur le Champagne ?

«  Je le bois lorsque je suis joyeuse et lorsque je suis triste.

Parfois, je le prends quand je suis seule.

Je le considère comme obligatoire lorsque j’ai de la compagnie.

Je joue avec quand je n’ai pas d’appétit, et j’en bois lorsque j’ai faim.

Sinon je n’y touche jamais, à moins que je n’aie soif ! « 

Le porteur de la bonne réponse gagnera….Nous verrons bien !

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