Comme un lundi…
15 mai 2021
Le lundi 3 mai, l’équipe du Cellier des Docks a choisi de fêter la fin de la fameuse « restriction des 10 kilomètres » en se rendant à Moncaup, au Clos Basté, distant de 156 km de la boutique de Biarritz.
Le trajet, à l’air de ramassage scolaire, a permis à l’équipe de se retrouver dans la voiture de Beñat partie de Bassussarry et passée par Anglet, Bayonne et Saint-Pierre d’Irube.
Sous un beau soleil, nous avons laissé à notre gauche les vignes du domaine du Moncaut, en passant Denguin, avant d’entrer de plein pneu dans le vignoble de Madiran. Après quelques virages serrés au cœur des vignes, nous sommes accueillis par Chantal et Philippe Mur. Il se tiennent dans la cour de leur superbe bâtisse, « retapée » avec bonheur depuis la fin des années 90.
En effet, ni l’un ni l’autre ne font partie de familles de vignerons. Chantal connaît bien la terre, elle qui a grandi dans une famille d’agriculteur. Philippe, lui, est issu d’une famille de charpentier. Il a fait ses armes chez Laplace à Madiran où il est resté œnologue de nombreuses années avant de (se) lancer dans l’aventure du Clos Basté.
Un auditoire attentif tentant de garder en mémoire tous les mots du vignerons pour les retranscrire fidèlement en boutique.

Le vignoble de Madiran en quelques chiffres simples :

A califourchon sur trois départements, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées et le Gers, le vignoble de Madiran s’étend aujourd’hui sur, à peu près, 1500 ha. Mais il n’en a pas toujours été ainsi, si le premier syndicat date de 1906, le vignoble ne représentait que 50 ha en 1950. Pour simplifier les choses, le vignoble est maintenant à cheval sur 2 régions, 3 départements et 4 ou 5 communautés de communes (dont l’une d’elle ne compte qu’une seule commune de l’appellation…).
On y produit des vins rouges, avec comme cépage majoritaire le Tannat mais on y cultive aussi le Cabernet franc, le Cabernet sauvignon ou le Fer-Servadou. Mais attention, si légalement un domaine doit être planté entre 60% et 80% en Tannat, on doit en retrouver entre 51% et 100% dans les cuvées… Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Dans les vignes et au chai …

Passés les présentations d’usages, nous suivons Philippe dans les vignes. Il nous y précise son travail en bio depuis le tout début. Il porte une attention toute particulière au travail du sol ou à l’ensemencement entre les rangs. La compétition est rude sur les parcelles et les chevreuils s’en donnent à cœur joie ! Il faut alors redoubler d’ingéniosité pour préserver les fruits mûrs et sucrés de ces gourmands et les sauver pour les gourmets.

 Dans l’ancienne étable transformée en chai, le vigneron fait défiler toutes les étapes des vinifications. Il souligne l’importance de la qualité de la récolte et la perpétuelle remise en question, faite de dégustation à l’aveugle et d’expérimentations plus ou moins réussies.

Nous passons alors à la dégustation et apprécions les cuvées en Vin de Pays de Bigorre, Madiran et Pacherenc-du-Vic-Bilh. Nul besoin d’en faire un compte-rendu détaillé, les vins parlent d’eux-mêmes, il vous suffit de les déguster au Cellier des Docks.

Après ce début de journée studieux, nous passons avec bonheur au moment attendu par tout caviste qui se respecte : le déjeuner au domaine.
Les sujets discussions volent aussi vite que les verres se vident. Magrets, cèpes et pommes de terre précèdent la tarte aux fraises de Manon. De vieux millésimes défilent. Ce sont ces moments qui lient vignerons et cavistes durablement et qui nous permettent de raconter au mieux les histoires des hommes et des domaines.
En un clin d’œil, cette journée sur le terrain touche à sa fin. Nous en ressortons l’envie farouche de faire (re)découvrir les vins du Clos Basté. Poussez la porte du Cellier et vous saurez encore plus sur le Clos Basté et ses vins…
Le lundi matin est plus facile à vivre pour certains que pour d’autres …

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