On dirait le Sud.
3 juillet 2020

Voilà, c’est l’été.

Quand nos amis parisiens pensent et prévoient leurs congés, bien souvent ils prennent la direction du Sud. Mais contrairement à ce qu’ils pourraient prétendre, à savoir « je vais faire un petit tour dans LE Sud », la partie méridionale de l’hexagone est multiple, variée, bigarrée.

En effet, la région contée par Alphonse Daudet n’a pas grand-chose à voir avec celle de Cyrano de Bergerac. Ici, c’est plutôt le Sud-Ouest qui va nous intéresser : le territoire de D’Artagnan et des gascons bretteurs, buveurs d’armagnacs et dégustateurs de magrets.

Ce Sud-là, c’est la Gascogne.

Mariage gascon en 1933. Menu :
Foie gras, andouillette, huîtres, salami, canard, gigot, fromage, gâteau basque, café, pousse-café, pousse-toi de là que je m’y mette.

Elle s’étend sur les départements des Landes, du Gers et des Hautes-Pyrénées, un petit bout des Pyrénées Atlantiques aussi (la partie non basque, évidemment).

Ce n’est peut-être pas la région la plus fréquentée par les amateurs de villégiatures branchées mais elle est grandement estimée par les fines gueules.
Région gastronomique s’il en est, elle abrite en son sein quelques un des mets les plus appréciés par les gourmets.

On y trouve d’ailleurs l’un des paradoxes scientifiques les plus cocasses. De sérieux chercheurs américains ont relevé une baisse significative des accidents cardio-vasculaires dans le Gers. Pour eux, la consommation de « bonne » graisse associée à une dégustation d’alcool et saupoudrée d’activité physique (normale dans une région fortement agricole) serait l’explication à cette bonne santé. Il n’en fallait pas plus aux locaux pour se vanter de posséder les conditions de vie les plus plaisantes et festives.

Parmi les plaisirs de la vie gasconne, la dégustation délicate de l’Armagnac occupe une place de choix. Cette eau-de-vie paysanne est indissociable de la culture gasconne. Son origine se perd dans le temps. Aussi longtemps qu’un gascon se souvient, il y a de l’Armagnac sur la table et dans les barriques. Issue d’une simple distillation de vin, cet alcool conserve tout son caractère et sa fougue à la sortie de l’alambic. Les hommes le domptent grâce aux barriques et à un long et patient vieillissement. Sa couleur, ambrée et brillante, révélée en fin de repas, réveille les vieux débats dont raffolent les gascons ou invite à la sieste bienfaitrice.

Avant de devenir cette fine eau-de-vie, les raisins gascons peuvent donner des vins blancs fringants, des rosés désaltérants, des rouges robustes ou des moelleux suaves. La production de vins des Côtes de Gascogne s’est accélérée et industrialisée sous l’impulsion de domaines gigantesques. Passée cette période, de nombreux « petits » domaines se réveillent et s’engouffrent dans la brèche creusée par leurs énormes voisins. Ils apportent une diversité de production tout en renforçant l’image accessible et plaisante des vins produits sur ces terroirs. Attention, réduire au gimmick du « rapport qualité/prix » les vins des Côtes de Gascogne serait malvenu et témoignerait d’une méconnaissance de la richesse de ce territoire. Ainsi, on y trouve des cuvées aussi différentes qu’un Gros Manseng issu d’une veine d’argile brun rond et gourmand chez Chiroulet (qui signifie « le vent qui siffle » en gascon) et un assemblage Ugni blanc et Colombard vif et fruité.

Au Cellier des Docks, vous trouverez toujours en bonne place les produits des Côtes de Gascogne. On y apprécie l’authenticité des femmes et des hommes qui distillent ou vinifient.

Voilà pour un des nombreux Sud qui composent la France. Au Cellier on aime vous parler des régions, des histoires et des vignerons. Si vous avez le temps, tendez l’oreille et vous entendrez un accent ou une anecdote pour vous raconter un des nombreux Suds de France.

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